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La ferme urbaine pour les nuls



Le +


AB ingenierie a réalisé la conception des fluides de cet établissement en collaboration avec CHED architecture

Ouvert en mars à Angers, Utopi’Hall est tout à la fois une boutique alimentaire classique et une ferme urbaine high-tech. Cette nouvelle agriculture sera au coeur des débats d’EsaFoodTech.

Quand high-tech rime avec terroir. Quand dans le hall alimentaire d’Utopi’Hall les salades cultivées en pleine terre à quelques kilomètres de la ville font de l’oeil aux aromatiques cultivées hors sol et sous led au coeur de la ville. C’est toute l’originalité du concept store angevin qui a vu le jour le 15 mars 2019, quartier Saint-Serge, en bordure du MIN, de la Chambre d’agriculture et d’un drive fermier. Comme pour dire sa complémentarité et non son antagonisme avec l’agriculture traditionnelle. « On est aux balbutiements de cette agriculture urbaine high-tech, surtout en France, mais je ne crois pas que les agriculteurs aient de souci à se faire. À Utopi’Hall, on travaille avec une centaine de producteurs du coin car il n’est pas question de dénaturer le marché de proximité. L’origine du projet, c’est aussi le locavore. Mais en plein hiver, faut-il privilégier un produit qui vient de l’autre côté de la terre ou une salade qui aura poussé sans pesticide dans notre ferme urbaine ? », interroge avec conviction Victor Flomont, le fondateur d’Utopi’Hall.

Zéro pesticide, zéro transport, zéro plastique

Visible depuis la boutique grâce à une immense baie vitrée, la ferme est en réalité un vaste hangar aseptisé de 170 m² , autrefois le centre de tri de la Poste. Le « champ » se résume à un portant métallique de 18 mètres de long, un peu plus d’un mètre de large sur cinq mètres de haut où sont installées quatorze tablettes de culture. Un carré potager en langage terroir.

C’est sur ces tablettes, dans des pots en fibre de bois et du terreau sans tourbe, que poussent ciboulette de chine, basilic citronné ou roquette moutardée. « 300 m² de productif pour une empreinte au sol de 43 m² », résume Mathieu Caradeuc. Ingénieur agronome, il est le responsable de cette ferme verticale créée et développée par la société nantaise Florentaise.

Assurément plus un scientifique qu’un paysan. Mais finalement, peu importe. La première grosse production est sortie de la ferme en septembre : 11 000 plants de jeunes pousses et des salades.
« Tout mettre dans la balance »

« Oui, c’est de l’agriculture urbaine artificielle », assume Mathieu Caradeuc, « mais on ne fait qu’apporter à la plante ce dont elle a besoin. » De l’eau et de la lumière grâce à des leds basse consommation dans un univers à l’humidité et au « climat » régulés. « C’est vrai que ce n’est pas la lumière du soleil mais ce n’est pas le soleil qui compte mais la luminosité. Il faut aussi comprendre qu’on produit sans pesticide, sans transport, sans plastique et qu’on recycle l’eau. Il faut tout mettre dans la balance », explique Victor Flomont.

Et dans la balance du consommateur, il y a le goût qui compte pour beaucoup. Le co-fondateur d’Utopi’Hall a trouvé la parade en faisant justement beaucoup goûter ses clients avant de leur présenter le concept. « Nos aromates ont une saveur qui explose en bouche et du coup, le contre argument de l’absence de soleil qui nuirait au goût des produits ne peut plus être avancé », explique Victor Flomont. Malin. François LACROIX.
Angers. La ferme urbaine au cœur du premier EsaFoodTech
ARTICLE - COURRIER DE L'OUEST – 17 novembre 2019
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