A Angers, ce bâtiment totémique situé au bord d’un lac va être rénové de fond en comble
1 août 2025

Le promoteur francilien Marignan a racheté le projet de Cogedim à Angers, dans la rue du Grand-Montrejeau, près d’Espace Anjou. Il a aussi des vues sur le terrain voisin, en friche depuis le retrait de P2I. Une question d’opportunités.


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Le programme était sorti en octobre 2022 au moment où le marché de l’immobilier commençait sérieusement à se contracter et que des voix s’élevaient, localement, pour dénoncer la déconnexion des prix du neuf avec la réalité du pouvoir d’achat des Angevins.
Malgré des tarifs contenus aux alentours de 4 400 € du m2, parking compris, et un quota d’appartements encore plus « abordables » (3 240 €), Les Jardins d’Amytis n’ont pas trouvé leur public.
Cogedim, le maître d’ouvrage, a fini par faire une croix sur ce projet, pourtant bien situé : rue du Grand-Montrejeau, sur une friche artisanale occupée jadis par la SA Fonteneau, entreprise de maçonnerie.
Le dossier n’est pas enterré pour autant. Un autre promoteur, Marignan, a en effet trouvé un accord financier l’an passé avec la filiale du groupe Altarea pour bénéficier d’un transfert du permis de construire, sans changer ni l’esprit de l’opération ni l’équipe de maîtrise d’œuvre (Studio d’architecture Bruno Huet).
Le promoteur francilien, qui compte 240 collaborateurs en France dans 13 agences, dont une à Nantes, est aussi sous promesse de vente avec la SCI propriétaire du terrain.
Le programme va toutefois faire l’objet de quelques modifications, en cours d’instruction par les services de la Ville. Le nombre de logements passe de 150 à 172, répartis dans six bâtiments de 4 à 7 étages, en réduisant leur surface moyenne ainsi que l’espace dédié aux activités tertiaires (3 750 m² au lieu de 5 800 m²). La typologie va toutefois jusqu’au T6, ce qui n’est pas courant, avec trois lots compris entre 110 et 120 m2.
Seule une trentaine d’appartements sont en accession libre, les autres étant promis à deux bailleurs sociaux (Angers Loire Habitat et la Soclova) qui vont notamment développer le dispositif Logements locatifs intermédiaires (LLI).
Les deux tiers du catalogue restent disponibles à la vente, à des prix « maîtrisés » : de l’ordre de 3 400 € m² TTC, soit à partir de 128 200 € pour un T1 et 289000 € pour un T4.
La résidence sera dotée d’un parking silo de 268 places, sur trois étages, qui fera écran le long des voies ferrées, et de 323 places pour les vélos.
Les travaux devraient démarrer début 2026 et durer 20 à 21 mois.
Marignan a aussi des vues sur la parcelle voisine, accessible depuis la rue Guillaume-Lekeu, là où avait été créé le Soccaroo Center, premier complexe de football indoor à Angers, fermé depuis trois ans.
La société P2I projetait de livrer sur ce terrain 110 logements (dont onze maisons de ville) à la fin de cette année, avant d’être rattrapée par le retournement de marché, au point d’être placée en redressement judiciaire en novembre dernier.
« Je me suis rapproché de Gilles Madre (PDG de P2I), on est en discussion », confirme Yves Courbon, directeur régional de Marignan, qui profite d’un contexte toujours aussi plombé pour les constructeurs pour négocier en position de force : « On est d’une nature optimiste dans le groupe. L’équilibre d’une opération se joue à peu de choses.
Il faut savoir saisir les opportunités ».
Source : Le Courrier de l'Ouest